Lépidoptères: définition, caractéristiques et sous-ordres

Teigne de l'olivier: Cycle biologique, symptômes et lutte bio

SOMMAIRE

I. Description de la teigne de l'olivier


Nom scientifique: Prays oleae Bernard Syn. Prays oleellus F. - Ordre: Lépidoptères - Famille: Plutellidae.

La teigne d'olivier est un insecte, appartenant à l'ordre des Lépidoptères, de 12 à 14 mm d'envergure et d'environ 6,5 mm de longueur. Les ailes antérieures de Prays oleae sont de couleur gris argenté contenant quelques écailles sombres et une lisière de longs poils fins au bout extérieur. Les ailes postérieures sont uniformément gris argenté.

teigne olivier prays oleaeLe corps de la teigne d'olivier est gris et ses antennes, composées de plusieurs segments articulaires en nombre de 35 à 40, atteignent presque la moitié de la longueur du corps du papillon.

La teigne de l'olivier est un insecte nocturne qui vole essentiellement durant la nuit. Pendant la journée, elle se tient tranquillement dans l'arbre, et ne bouge que quand elle est dérangée.

Dans des conditions favorable, la femelle de Prays oleae peut pondre jusqu'à 150 œufs. D'une forme elliptique, ces derniers sont d'abord blanchâtres, légèrement transparents, puis prennent une teinte grise.

La chenille de la teigne d'olivier, également de couleur blanche qui devient ensuite brun noisette, est recouverte de poils courts. Elle se développe en 5 stades larvaires et atteint, en fin de son cycle, 8 mm de longueur. Lors de son stade nymphale, elle file un léger cocon de soie transparent.

Crédit photo © David Short - flickr.comPrays oleae (Teigne d'olivier adulte)haut page magasin bio ligne

II. Biologie et cycle de développement de la teigne de l'olivier


La teigne de l'olivier évolue en 3 générations annuelles.

La génération anthophage (se nourrit des fleurs):

La femelle Prays oleae dépose ses œufs sur les calices des boutons floraux de l'olivier encore clos. La ponte dure 3 à 4 semaines s'achevant en début de la floraison. Après une durée d'incubation d'une dizaine de jours, de petites chenilles éclosent. Elles pénètrent directement dans les boutons floraux où elles se nourrissent des étamines. Lorsque celles-ci sont complètement décapées, la chenille sort et trouve un autre bouton sain.

Le 2ème stade larvaire de la chenille s'effectue à l'intérieur des boutons floraux. Ce n'est qu'à partir du 3ème stade que la larve devient assez grande et que ses pièces buccales deviennent assez puissantes, lui permettant éventuellement de commencer à ronger les boutons floraux de l'extérieur.

La majorité des chenilles de la pyrale de l'olivier se nymphosent dans les inflorescences, mais quelques unes avancent sur les rameaux en direction du tronc jusqu'à ce qu'elles trouvent un refuge dans l'écorce. Les chenilles vivent en moyenne 30 jours. En raison de la ponte éparpillée des œufs, ces derniers sont présents dans les inflorescences dès le début du mois d'avril, quand tous les boutons floraux sont encore fermés, jusqu'à la fin du mois de mai, durant le stade végétatif de la nouaison.

Une fois formée, la chrysalide reste au repos durant une dizaine de jours. Puis, les premiers papillons éclosent pendant le stade de la floraison de l'olivier et les autres au moment de la nouaison. Par temps favorables (hautes températures), les teignes de l'olivier débutent leur ponte au bout de quelques heures.

La génération carpophage (se nourrit des fruits):

Entre mi-mai et mi-juin, la teigne d'olivier dépose ses œufs à proximité du calice, généralement pas loin du pédoncule. Après un peu plus d'une semaine, la chenille, à peine éclose, se déplace en direction du fruit, en l'occurrence l'olive nouvellement formée. Une fois dedans, elle avance souvent le long des conduites de la sève vers le noyau, endommageant ses conduites et générant la chute du fruit.

Pendant la saison estivale, la larve pénètre à l'intérieur du noyau de l'olive qui lui sert de source de nourriture jusqu'à l'achèvement de son cycle de développement, soit environ 4 mois.

La chenille adulte de Prays oleae se faufile doucement vers l'extérieur de l'olive en direction du pédoncule. Elle quitte, ensuite, le fruit en provoquant sa chute. Le stade nymphale se déroule dans le sol.

Les premières chrysalides de la teigne de l'olivier apparaissent dès la fin du mois d'août jusqu'à mi septembre. Une dizaine de jours plus tard, les papillons adultes commencent à surgir et au bout de quelques heures, sans perdre de temps, la ponte des œufs peut débuter. En fonction des températures et des conditions climatiques, la ponte peut éventuellement s'étendre jusqu'à mi-novembre.

La génération phyllophage (se nourrit des feuilles):

Les œufs de la teigne de l'olivier sont soigneusement déposés sur la face inférieure des feuilles, le long de la nervure centrale. Au bout d'une dizaine de jours, les chenilles éclosent. Les multiples stades larvaires, en nombre de 5, peuvent être différenciés suivant les symptômes et les dégâts constatés:

a. La larve de Prays oleae du premier stade (L1) creuse une galerie filiforme à l'intérieur de la feuille de l'olivier, souvent en forme de S. Son développement dure à peu près 1 mois et demi, entre mi-octobre et mi-janvier.

b. La chenille L1 mue, pour devenir une larve du deuxième stade larvaire (L2), et quitte la face inférieure de la feuille d'olivier à destination d'une nouvelle feuille. Elle creuse une autre galerie très sinueuse, cette fois ci en forme de C.

c. Après une nouvelle mue, la larve (L3) trouvera une nouvelle feuille d'olivier et y ronge une mine circulaire de près de 3 mm de diamètre. L'excrément, relié par des fils soyeux, est expulsé de l'orifice d'entrée au revers de la feuille où il reste accroché pendant longtemps.

d. La larve (L4) de la teigne l'olivier ronge dans une autre nouvelle feuille une cavité irrégulière assez grande, tout en conservant intact l'épiderme de la feuille.

e. Ce n'est qu'au 5ème stade larvaire que la chenille ne vit plus à l'intérieur des feuilles d'olivier, mais se déplace plutôt sur le feuillage. Quand elle s'approche de la fin de son cycle larvaire, la larve de Prays oleae migre parfois vers les pointes des pousses afin de ronger les boutons floraux et relier les jeunes feuilles par des fils de soie.

Le cycle, de développement larvaire des chenilles de la teigne d'olivier sur les feuilles, dure près de quatre mois et demi. Ce n'est qu'à partir du mois de février jusqu' à fin mars qu'elles commencent à se nymphoser. Elles se déplacent alors le long des rameaux en direction du tronc de l'arbre, afin d'y trouver une bonne cachette.

Le stade nymphal dure une dizaine de jours. Les jeunes teignes d'olivier éclosent et le cycle de vie recommence. Toutefois, la ponte des œufs n'est possible que lorsque les températures nocturnes dépassent 11°C. Elle continue jusqu'au début de la floraison et s'achève vers mi-avril.haut page magasin bio ligne

III. Symptômes et dégâts de la teigne de l'olivier


Feuilles:

tisane olivier feuilles bioLa teigne d'olivier provoque sur les feuilles d'olivier attaquées, l'apparition de longues galeries, souvent en forme de S. Ses symptômes sont observables à partir de la fin du mois d'octobre. Plus tard, on peut notamment remarquer la présence de mines rondes et lobées, accompagnées d'un orifice sur la face inférieure des feuilles d'où sont évacués les excréments enchevêtrés.

Vers la fin de la saison hivernale, on constate aussi des dégâts de râpage au revers des feuilles de l'olivier, alors que la cuticule de la face supérieure du feuillage reste intacte.

Entre les mois de février et avril, les jeunes feuilles, poussant aux extrémités des rameaux et attaquées par Prays oleae, sont reliées par des fils soyeux et présentent, parfois, des traces de morsure. Les boutons terminaux sont également souvent détruits.

Fleurs:

Les boutons floraux attaqués par la teigne de l'olivier se dessèchent. Si on les observe minutieusement, on apercevra la présence de l'orifice de pénétration du ravageur. Durant le stade de floraison, quelques inflorescences sont regroupées par des fils de soie. Les pétales se nécrosent et prennent une couleur brune, mais les fils soyeux qui les retiennent retardent leur chute.

Fruits:

La chute des fruits de l'olivier, provoquée par l'attaque de la teigne, est observée peu après la nouaison (juin à m-juillet). À l'aide d'une loupe, on peut éventuellement apercevoir, sur le calice, souvent près du pédoncule, les œufs plats du papillon, sous forme de lentilles blanches, grises ou rougeâtres. En effectuant une coupe à ce niveau, on peut facilement voir l'orifice minuscule de pénétration du ravageur, avançant de l'endroit situé en dessous de l'œuf vers le noyau de l'olive.

Pendant le début de l'automne, peu avant la maturation des olives, la chute des fruits, causée par les attaques de la teigne, peut encore continuer. À la naissance du pédoncule des fruits, l'orifice de sortie et de pénétration du ravageur est clairement visible. Si ce n'est pas le cas, on trouve parfois la larve dans le noyau du fruit tombé. Ces noyaux sont d'ailleurs complètement détériorés.

La chute des fruits de l'olivier n'est pas forcément due aux attaques de la teigne de l'olivier. Elle peut éventuellement avoir d'autres origines.haut page magasin bio ligne

IV. Traitements biologiques contre la teigne de l'olivier


Avant de prendre la décision de lutter ou non contre la teigne de l'olivier, il est souvent recommandé d'effectuer des piégeages afin de pouvoir suivre l'évolution des populations adultes et d'estimer l'ampleur de l'infestation. Cette technique permet, en outre, de connaître les générations anthophages et carpophages de Prays oleae, ce qui contribue à déterminer, suffisamment à l'avance, la meilleure période d'intervention.

Parallèlement à cette méthodologie classique, la connaissance du pourcentage d'infestation des inflorescences et du taux, relativement exact, d'éclosion de l'insecte est une véritable base solide permettant de prendre une décision objective sur le déclenchement, ou pas, d'un traitement adéquat.

En règle générale, un traitement contre la génération anthophage est impérative compte tenu des dégâts considérables que la teigne de l'olivier peut provoquer en cas de fortes infestations. Le seuil de nuisibilité établi, sur la culture de l'olivier, est de l'ordre de 10% d'inflorescences attaquées et de 5 à 10% d'éclosion.

La lutte contre la génération carpophage s'impose à partir de 20% des olives infestées (jeunes fruits de la taille d'un grain de blé).

L’intervention est notamment préconisée lorsque la chenille du dernier stade larvaire de la génération phyllophage quitte sa galerie foliaire. Plusieurs recherches scientifiques ont conclu qu'à partir de 2 à 2,5% des feuilles d'olivier infestées par la génération phyllophage, l'infestation future par la génération printanière de la teigne d'olivier serait importante.

Les traitements biologiques à base du Bacillus thuringiensis sur les jeunes stades larvaires (L1 et L2) de la génération anthophage sont généralement très appréciés. D'autres interventions, toujours à base de la même matière active autorisée en agriculture biologique, dirigées contre les stades larvaires L4 et L5 de la génération phyllophage de la teigne d'olivier se sont également avérées concluantes. Même si plusieurs auteurs affirment que les intérêts économiques et écologiques des traitements effectués contre les générations phyllophages ne sont pas toujours évidents.haut page magasin bio ligne

Références bibliographiques de la boutique bio en ligne

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