Les champignons de la tomate

Les maladies aériennes de la tomate causées par les champignons sont multiples.

SOMMAIRE

I. La pourriture grise, Botrytis cinerea


La pourriture grise est de loin la maladie la plus destructrice de la culture de tomate. Elle est rencontrée presque tout le long du cycle de sa production. Elle s'attaque à toutes les parties aériennes de la plante. Le botrytis est un champignon polyphage qui forme, sur les sites d'attaque et à l'aide de ses conidiophores et conidies, un feutrage grisâtre qui lui a valu le nom de la pourriture grise.

Dégâts du botrytis sur la plante de tomate:

Tige:

botrytis tomate tigeSur tige de tomate, le botrytis induit la formation de chancres qui prennent, souvent, naissance sur des chicots desséchés à la suite d'un mauvais ébourgeonnage ou feuillage. Le chancre sur tige constitue l'attaque primaire qui sert de source de spores pour le champignon pour les infections secondaires.

Crédit photo © greenhousecanada.com - Botrytis sur tige de tomate

Fruit:

Les fruits mûrs ou verts de tomate sont souvent attaqués à partir de sépales desséchés donnant lieu à des pourritures molles. La germination et la pénétration dans le fruit d'une seule spore se traduit par un avortement de l'infection s'exprimant ainsi par une tache fantôme. Cette dernière est sous la forme d'une tache annulaire blanchâtre avec au centre un point noirâtre correspondant au site de l'infection. À maturité, les taches fantômes restent jaunes pâles provoquant ainsi des défauts de coloration des fruits.

Feuille:

L'attaque du botrytis sur les feuilles de la plante de tomate survient quand la maladie est mal contrôlée sur la tige et que les conditions climatiques sont favorables.

Cycle et mode de conservation du botrytis:

Le botrytis est un parasite qui a un comportement de saprophyte au début de l'infection. Le champignon se conserve d'une saison à l'autre grâce aux spores et sclérotes développés sur les débris végétaux du précédent cultural. Les premières infections prennent naissance sur des tissus desséchés (chicots, feuilles et bourgeons accrochés aux plantes, taches nécrotiques provoquées par d'autres maladies ou par des accidents de conduite) pour s'étaler sur des organes de la plante résultant en blight.

La pourriture grise se développe en condition de température autour de 20°C avec une forte hygrométrie.

Méthodes de lutte biologique contre le botrytis:

a. Ébourgeonnage, effeuillage et élimination des restes des bouquets récoltés de manière adéquate en évitant de laisser des chicots sur les tiges des plantes.

b. Éviter de faire un ébourgeonnage ou un effeuillage l'après-midi en cas de fortes attaques par le botrytis.

c. Conduite judicieuse de la culture de tomate en évitant de provoquer une carence qui pourrait induire à l'apparition de nécroses sur les différents organes de la plante.Haut de page - Magasin bio en ligne

II. Le mildiou, Phytophthora infestans


Le mildiou, très connu sous l'appellation anglo-saxonne de late blight, est l'une des maladies les plus destructrices de la culture de la tomate. Toutefois, sa manifestation reste très liée à des conditions climatiques spéciales (pluies importantes). En une semaine, toute une parcelle cultivée de tomate peut être complètement dévastée par ce champignon redoutable.

Symptômes du mildiou de la tomate:

Mildiou de tomate sur les fruitsLe Phytophthora infestans provoque des taches nécrotiques extensives à développement rapide sur les feuilles et les tiges. Il cause également des pourritures sèches à aspect luisant des fruits aussi bien verts que rouges.

Les feuilles de tomate attaquées par le mildiou s'enroulent et se dessèchent. Les fruits malade brunissent et se dépriment souvent. Ils pourrissent, soit sur la plante, soit quelques jours après la cueillette.

Le mildiou est une maladie fongique qui affecte davantage les tomates cultivées sous serre que celles qui sont plantées en plein champs. Il attaque aussi la pomme de terre. Généralement, la tomate succombe un peu plus tardivement que la pomme de terre.

Crédit photo © inra.fr - Mildiou sur fruits de tomate

Conditions de développement du mildiou:

D'une saison à l'autre, le phytophthora peut être transmis par semences de tomates ou de pomme de terre. Les pluies ou une humidité relative supérieure à 90% et des températures comprises entre 10 et 25°C favorisent le développement du parasite et l'évolution de la maladie. Le champignon est par contre freiné par des températures avoisinant les 30°C.

Le champignon Phytophthora infestans prospère par temps humide, essentiellement en fin de la saison estivale. Ses spores se déplacent grâce aux courants d'air et aux éclaboussures. Elles infectent les feuilles de tomate recouvertes d'un mince film d'eau.

Lutte biologique contre le mildiou de la tomate:

La réussite de la lutte contre le mildiou de la tomate dépendent surtout de la détection précoce de sa présence et des premières manifestations de la maladie.Haut de page - Magasin bio en ligne

III. La cladosporiose, Fulvia fulva


La cladosporiose est considérée parmi le cortège phytopathologique très sérieux de la culture de tomate. C'est une maladie qui débute au démarrage de la culture et s'estompe en période froide pour reprendre de plus belle au printemps.

Symptômes de la cladosporiose sur la culture de tomate:

La cladosporiose, Fulvia fulva, provoque des taches chlorotiques diffuses visibles à la face supérieure des feuilles avec formation d'un duvet feutré de couleur marron à la face inférieure. La maladie progresse du bas vers le haut. En cas d'une mauvaise maîtrise de la maladie, celle-ci peut engendrer une sévère défoliation de la culture.

Conservation et développement de la cladosporiose:

Les spores du champignons peuvent se conserver sur les différentes structures du jardin et sur les débris végétaux du précédent cultural. Elles sont facilement déplacées par les vents et les courants d'air. La cladosporiose est favorisée par une large gamme des températures allant de 12 à 35°C avec un optimum à 27°C. Une hygrométrie supérieure à 85% est suffisante pour le développement de la maladie.

Lutte biologique contre la cladosporiose:

La lutte contre la cladosporiose ne peut pas être basée sur la résistance génétique puisqu'il s'est avéré que l'interaction pathogène-hôte suit la loi du gène pour gène. C'est à dire si une nouvelle résistance variétale est adoptée par les producteurs, elle est vite contrebalancée par une nouvelle race plus virulente du champignon. Actuellement, 12 gènes de résistance sont connus mais ils sont tous sensibles puisque 13 races du champignon ont été décrites. La lutte biologique est essentiellement basée sur des techniques culturales:

a. Élimination des feuilles basales attaquées en prenant soin de les évacuer dans des sacs étanches en évitant la dissémination des débris.Haut de page - Magasin bio en ligne

IV. L'oïdium, Oïdiopsis taurica et Oïdium neolycopersici


La culture de la tomate est attaquée par deux espèces différentes d'oïdium. Il s'agit bien évidement de l'Oïdiopsis taurica et de l'Oïdium neolycopersici. Les oïdiums sont très importants et sont souvent présents en même temps que la cladosporiose.

Symptômes de l'oïdium sur la culture de tomate:

L'Oïdiopsis taurica s'attaque exclusivement aux feuilles des plants de tomate. Il cause des taches chlorotiques jaunes visibles à la face supérieure des feuilles (champignon endophyte) avec formation d'un duvet blanchâtre à la face inférieure. Ce dernier symptôme permet de distinguer nettement l'Oïdiopsis taurica de Fulvia fulva qui produit un duvet feutré brun à la face inférieure des feuilles. L'attaque d'Oïdiopsis taurica comme celle de Fulvia fulva progresse de bas en haut.

L'Oïdium neolycopersici est un champignon ectophyte qui provoque la formation des masses poudreuses sur les feuilles. Cette attaque concerne tout le profil de la plante.

Conditions de développement de l'oïdium:

Les deux champignons sont obligatoires et par conséquent, ils ne se conservent que sur leurs hôtes vivants. Ils se développent sur une large gamme de températures (6 à 45°C) et d'hygrométrie (0 à 100% d'humidité relative).

Lutte biologique contre l'oïdium:

Le vide biologique entre saisons de production permet de réduire la charge de spores des deux champignons et de ce fait retarder l'infestation. L'effeuillage adéquat permet d'éliminer les sources d'inoculum de l'Oïdiopsis taurica puisque ce dernier progresse de bas en haut.Haut de page - Magasin bio en ligne

Références bibliographiques de la boutique bio en ligne

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