Étymologie et définitions du stress

De très nombreuses ambiguïtés existent autour du stress et de sa définition. Le terme existe depuis des siècles et est utilisé depuis quelques années pour évoquer des situations très diverses.

En quelques années, le stress et ses effets sur la santé sont devenus une composante essentielle de la vie quotidienne de chacun d'entre nous. Bon ou mauvais stress, comment gérer le stress et comment s'en protéger, autant de questions complexes auxquelles nous essayons de répondre à travers une suite d'articles.

Définitions du stress


Stress est un anglicisme qui n'a pas trouvé de traduction en langue française. Au XVIIe siècle, les Anglais assimilaient le stress aux difficultés de la vie quotidienne et aux différents combats qu'ils devaient mener pour vivre. Cette notion de pression, de situation difficile survenant dans la vie quotidienne, reste un point central de ce que recouvre actuellement le stress.

Le terme stress a par ailleurs une définition proposée en physique des matériaux: c'est une contrainte (au sens de force exercée) imposée à un matériau, qui est mesurée et considérée comme excessive.

La première définition biologique ou physiologique du stress n'a été proposée qu'au XXe siècle. C'est une réaction biologique, essentiellement hormonale, provoquée par une agression développée contre l'organisme. Cette réaction entraîne un déséquilibre du système hormonal, se manifestant par différents signes.

On voit tout de suite la confusion qui existe entre l'agression (ou agent stresseur ou stress) et la réaction (ou réponse au stress). Le terme stress recouvre en fait deux phénomènes totalement opposés, l'un étant la conséquence de l'autre.

En médecine, le mot stress a également deux définitions différentes, introduisant là encore une certaine confusion. Il y a celle des médecins et celle des gens normaux ou des patients.

Pour les médecins, les événements stressants sont ceux qui jouent un rôle déclencheur ou favorisant dans l'évolution de certaines pathologies. Il est clair que l'événement (à moins qu'il ne s'agisse d'un accident et on est alors proche de la définition des physiciens) et donc le stress ne sont jamais les seuls responsables de l'évolution de la maladie. Il constituent un phénomène déclenchant. Le stress intervient de manière plus ou moins intense avec d'autres facteurs personnels, génétiques, environnementaux, etc.

Pour tout le monde, le mot stress est devenu un moyen d'expression simple et rapide, un raccourci permettant d'exprimer certaines agressions, certains ressentis ou vécus qu'il est difficile de verbaliser ou de formuler.

La confusion est ici totale entre:

a. C'est stressant ; c'est bien de l'événement qu'il s'agit et de l'agression.

b. Je suis stressé, expression utilisée habituellement en remplacement de je suis tendu, je suis fatigué : c'est bien des conséquences du stress dont on parle.

Généralités sur le stress


Le stress ne doit pas être représenté comme une maladie, un problème ou la cause d'un mal quelconque. C'est un moyen essentiel dont dispose notre organisme pour se défendre.

Cette réponse est psychologique et physiologique, c'est-à-dire qu'elle concerne l'ensemble des systèmes de régulation de notre organisme. Elle est aussi comportementale c'est-à-dire qu'elle induit des comportements spécifiques.

Le stress n'est considéré comme une pathologie que lorsque son intensité et sa répétition dépassent les capacités d'adaptation de l'organisme face aux contraintes qui lui sont imposées. Cette limite est différente pour chaque individu et dépend de ses propres capacités, de ses antécédents, de l'intensité et de la répétition des agressions qu'il subit, de la vie qu'il mène, de sa personnalité, etc.

Passé depuis longtemps dans le langage courant, le terme de stress recouvre des situations aussi nombreuses que variées. Il nous sert souvent à canaliser nos angoisses, à mieux expliquer nos émotions et à poser un nom sur des maux parfois difficiles à définir.

C'est aussi un champ d'action de nombreux psychologues ou thérapeutes qui se proclament spécialistes du stress sans prendre garde au fait qu'il s'agit d'un problème physiologique actuellement bien précis.

La principale source de confusion au sujet du stress provient de l'amalgame courant qui est fait entre l'agression elle-même et la réaction face à cette agression. On confond fréquemment les situations agressives ou agents stressants, et les réponses de l'individu à certains types d'agressions identifiées sous le nom de stress.

Le stress désigne fondamentalement une relation du sujet à son environnement.

Des réponses orchestrées par la glande surrénale (et plus particulièrement le cortex surrénalien) qui sécrète des hormones, nommées glucocorticoïdes, qui permettent à l'organisme de réagir à l'agression, en mettant en place des mécanismes de défense.

Henri Seyle, un physiologiste anglo-saxon, décrit trois phases dans cette réaction de l'organisme face à un stress qui est nommée syndrome général d'adaptation: l'alerte, la résistance et l'épuisement.

Si l'agression qui a permis de définir et de tenter d'expliquer le stress était d'abord physique, une seconde approche, cette fois psychologique, a ensuite été décrite.

L'approche psychologique du stress peut être vue de différentes manières:

a. D'une part, il a été démontré que l'organisme, soumis à certaines agressions, se souvient, mémorise et s'adapte au stress. Cette adaptation varie selon la perception que chaque individu a de la contrainte. Ainsi, chaque organisme aura une réaction spécifique à une contrainte qui paraît identique.

b. D'autre part, Sigmund Freud, le père de la psychanalyse, a démontré que la réaction à un traumatisme interne (psychique), entraînait les mêmes conséquences que celle provoquée par une agression physique extérieure.

En conclusion, la cause du stress (un agent stressant) et la manière dont l'organisme réagit (la réaction au stress) sont deux choses différentes.

Le stress est avant tout une réaction physiologique naturelle à toute perturbation de notre équilibre intérieur (nommé homéostasie). Il existe bien un bon et un mauvais stress et chacun dispose de capacités d'adaptation personnelles qui lui permettent de lutter contre ces agressions.

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