Dangerosités sociologiques des dépendances et de l'administration de l'héroïne par voie intraveineuse

SOMMAIRE

I. Dangerosités sociologiques des dépendances


Les personnes dépendantes chroniques de l'héroïne doivent souvent adapter leurs vies pour satisfaire leur besoin de consommation. Ces besoins ont des conséquences psychosociales, professionnelles, relationnelles et judiciaires délétères.

Ces changements de vie se caractérisent par la diminution de la perception des risques : la personne dépendante peut commettre des actes illégaux, tels que vols ou détournements d'argent, falsifications d'ordonnance ou fraudes pour financer ses achats d'héroïne.

D'autres, plus nombreux, investiront la quasi-totalité de leurs salaires ou recettes et se surendetteront.

Cette agitation, l'absence de repos, la prise de risque permanente liée à une pratique illégale, les ruptures familiales, la désinsertion sociale et professionnelle, la marginalisation (parfois extrême) et la prostitution dans certains cas mettent en danger la personne dépendante et son entourage, participent à la pérennisation des nuisances liées aux usages de drogues, de la délinquance et des morts violentes.haut page magasin bio ligne

II. Dangerosité de l'administration par voie intraveineuse


La plupart des usagers d'héroïne par voie intraveineuse ont connu les manifestations de ce qui est communément appelé une poussière: cela correspond soit à une réaction allergique immédiate contre une substance étrangère introduite dans l'organisme, soit à l'injection d'une ou plusieurs bactéries qui provoquent une bactériémie aiguë. Cette dernière peut précéder une septicémie avec ses localisations organiques parfois torpides (endocardite, abcès osseux).

La poussière a un spectre de symptômes très variables en intensité: de quelques frissons avec céphalées, jusqu'à une hyperthermie de plus de 40° avec convulsions et choc infectieux. Dans la phase postcritique, l'usager se sent épuisé et courbatu.haut page magasin bio ligne

III. Les complications médicales dues aux mauvaises conditions d'hygiène


Outre le risque d'overdose (CfDangerosité et effets secondaires graves), les usagers d'héroïne par voie intraveineuse s'exposent à d'autres complications médicales dont les plus fréquentes sont les infections dues aux mauvaises conditions d'hygiène: abcès cutanés et sous-cutanés, pneumopathies et pleurésies bactériennes, septicémies, endocardites et abcès cérébraux, candidoses généralisées avec localisations oculaires et du cuir chevelu.

Surtout, le partage du matériel d'injection intraveineuse a été et est responsable des contaminations par les virus du sida (VIH) et des hépatites (HVB, delta et HVC). La transmission des virus delta et de l'hépatite B pouvant également se faire par voie sexuelle.

Si l'accès aux seringues et aiguilles a changé le comportement des usagers par voie veineuse, il n'en demeure pas moins qu'ils ont payé un très lourd tribut à ces infections virales. De très nombreux héroïnomanes (des milliers) en France ne sont pas morts de la drogue mais du retard de changement de politique sanitaire des drogues.haut page magasin bio ligne

IV. Une large contamination par les virus de l'hépatite C et le VIH


Aujourd'hui, en moyenne, plus de 55 % des usagers de drogue par voie intraveineuse dans les grandes villes françaises sont contaminés par les virus de l'hépatite C et environ 20 % sont coïnfectés par le VIH, ce qui aggrave le pronostic évolutif vers la cirrhose et l'hépato-carcinome1.

Cette hépato-toxicité est évidemment majorée par la surconsommation d'alcool mais aussi l'usage d'ecstasy, de cocaïne et d'amphétamines. Parallèlement à ce qui a été observé dans la prise en charge de l'infection par le VIH, une prise en charge globale, particulièrement l'accès à des traitements de substitutions (la méthadone n'est pas toxique pour le foie et la buprénorphine ne semble hépatotoxique qu'à très fortes doses ou en cas d'insuffisance hépato-cellulaire), est synonyme d'une meilleure conformité et adhésion aux traitements par interférons et ribavirine.

La transmission des virus de l'hépatite C est aussi vraisemblablement favorisée par les techniques non médicalisées de tatouage et de piercing, particulièrement en milieu carcéral. Enfin, il est probable que les matériels autour de l'injection, comme les cotons ou les eaux de préparation, puissent être des vecteurs de l'infection en cas de partage.haut page magasin bio ligne

1 S. Pol. Traitements des hépatites virales. Médecine des Addictions, Ann Med Interne 2000 ; 1 51, S.A. p. 33-39.

Références bibliographiques de la boutique bio en ligne

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