Épidémiologie des bactéries phytopathogènes et méthodes de lutte biologique

Les méthodes de lutte contre les maladies bactériennes dépendent essentiellement de la bactérie phytopathogène en question et de la plante hôte.

La lutte biologique prend de plus en plus beaucoup d'intérêt. Un grand succès est celui de la lutte contre la maladie des tumeurs du collet, Agrobacterium tumefaciens. Plusieurs recherches ont rapporté le grand potentiel des Pseudomonas fluorescents pour la lutte contre certaines maladies bactériennes.

La lutte biologique reste actuellement surtout préventive et plusieurs mesures doivent être appliquées.

SOMMAIRE

I. Voies de pénétration des bactéries phytopathogènes


Les bactéries phytopathogènes ne possèdent pas, comme les champignons, d'appendice différencie (appréssorium ou haustorium) qui leur permet de pénétrer activement dans les tissus de la plante. Elles ne semblent pas non plus avoir le potentiel enzymatique suffisant pour traverser les barrières cutiliculaires. La pénétration des barrières dans les tissus végétaux est passive. Une voie naturelle (les stomates, les lenticelles, les hydatodes...) ou une blessure doit donc leur être offerte pour assurer leur installation intratissulaire.Haut de page - Magasin bio en ligne

II. Sources d'inoculum


Contrairement à la plupart des champignons phytopathogènes, les bactéries ne possèdent pas de formes de résistance qui permettraient leur conservation et leur dissémination. En revanche, d'autres formes de conservation ont été rapportées:

Semence:

Les semences, ainsi que le matériel végétal de multiplication, constituent la principale source d'inoculum et de diffusion des maladies bactériennes. La capacité de survie des bactéries phytopathogènes sur les semences dépend de l'espèce bactérienne ainsi que de la plante hôte. Les Xanthomonas, à titre d'exemple, survivent généralement plus longuement que les Pseudomonas:

a. Bactérie: Corynebacterium flaccumfaciens - Plante hôte: Haricot - Longévité maximale (ans): 24.

b. Bactérie: Pseudomonas syringae pv. phaseolicola - Plante hôte: Haricot - Longévité maximale (ans): 3.

c. Bactérie: Xanthomonas campestris pv. phaseoli - Plante hôte: Haricot - Longévité maximale (ans): 15.

d. Bactérie: Xanthomonas campestris pv. vesicatoria - Plante hôte: Tomate - Longévité maximale (ans): 2.

e. Bactérie: Clavibacter michiganensis subsp. insidiosus - Plante hôte: Luzerne - Longévité maximale (ans): 3.

Matériel végétal en place:

Les bactéries phytopathogènes peuvent hiberner sur le matériel végétal en place surtout au niveau des affections chancreuses des tissus des végétaux ligneux. Ce phénomène est très remarquable dans le cas des arbres fruitiers tels que:

a. Erwinia amylovora chez le poirier et le pommier.

b. Pseudomonas syringae pv mors-prunorum chez le cerisier.

c. Xanthomonas campestris pv. pruni chez le pêcher.

Résidus de récolte:

La capacité des bactéries phytopathogènes à survivre dans les débris végétaux dépend essentiellement des conditions physico-chimiques et climatiques, des compétitions et des antagonistes microbiens.Haut de page - Magasin bio en ligne

III. Dissémination des bactéries phytopathogènes


Rôle de l'homme:

L'homme ou plutôt le paysan, à travers les échanges de semences, de boutures, de greffons, ou de tout autre matériel de multiplication, a été et demeure le vecteur inconscient des maladies bactériennes d'un champ à un autre ou d'une région à une autre.

Techniques culturales:

Certaines techniques culturales favorisent la dissémination de la maladie de plante à plante. Certaines seront citées ci-dessous:

a. Le sectionnement des tubercules de la pomme de terre favorise la transmission de Clavibacter michiganensis subsp. sepedonicus au moment de la plantation.

b. L'ébourgeonnage des plantes de tomate favorise aussi la dissémination de Clavibacter michiganensis subsp. michiganensis d'une plante à une autre.

c. Les semoirs, les sécateurs, les lames de faucheuses peuvent notamment assurer la dissémination de nombreuses maladies bactériennes au sein d'une culture attaquée.

Facteurs climatiques et atmosphériques:

Le vent et la pluie sont deux facteurs qui, le plus souvent combinés, assurent la dispersion des bactéries phytopathogènes, en particulier dans les cas d'affections à macules foliaires.

Insectes vecteurs et nématodes:

Les insectes, essentiellement les pucerons, ainsi que les nématodes peuvent aussi jouer un rôle important dans la dissémination des maladies bactériennes des plantes.

Ce sont surtout les maladies bactériennes, se manifestant par la production d'exsudations visqueuses au niveau des lésions, qui sont facilement disséminées par les insectes d'une manière générale. C'est le cas de Pseudomonas solanacearum chez le bananier et d'Erwinia amylovora chez le poirier et le pommier.

Cette association bactérie-insecte peut être plus étroite et plus prolongée, donnant à la transmission un caractère plus spécialisé. C'est le cas d'Erwinia tracheiphila chez le concombre. L'épidémiologie de cette maladie dépend essentiellement de deux coléoptères (Diabrotica vittata et Diabrotica duodecimpuntata).

Le rôle des nématodes n'est pas négligeable dans la transmission de certaines bactéries phytopathogènes. Les nématodes endoparasites et ectoparasites favorisent l'extension de la maladie bactérienne. C'est le cas, par exemple, du flétrissement bactérien de la culture du tabac dû à Pseudomonas solanacearum et du flétrissement des œillets causé par Pseudomonas caryophylli.Haut de page - Magasin bio en ligne

IV. Emploi des semences et de matériel de multiplication indemnes de bactéries


L'utilisation de semences bio et de matériel de multiplication certifiés indemnes de bactéries phytopathogènes est une condition obligatoire pour lutter efficacement, et d'une manière préventive, contre les maladies transmises par les semences, les boutures et les greffons.Haut de page - Magasin bio en ligne

V. Pratiques culturales


L'utilisation de matériel de multiplication sain, la désinfection des outils de travail (outils, coûteux, sécateurs...), sont autant de mesures indispensables pour limiter ou même éradiquer les maladies bactériennes.Haut de page - Magasin bio en ligne

VI. Résistance variétale


L'obtention de variétés résistantes aux maladies bactériennes est une technique de choix. Malgré que son développement reste limité, certaines variétés résistantes ont été obtenues pour lutter contre certaines maladies telles que:

  • Flétrissement bactérien du maïs dû à Erwinia stewartii.

  • Taches anguleuses du cotonnier dues à Xanthomonas campestris pv. malvacearum.

  • Gommose de la canne à sucre due à Xanthomona campestris pv. vasculorum.Haut de page - Magasin bio en ligne

Références bibliographiques de la boutique bio en ligne

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